Ecosse

Scottish Tour 2023 Jour 5

3 mai 2023

7 heures, c’est l’heure de se lever ! J’ai demandé le petit déj à 8 heures, et le temps d’une bonne douche (bah oui, à l’hôtel, faut en profiter, sans en abuser ) et de ranger les affaires.
Petit déj anglais avec un scone à la confiture de myrtilles, a cup of tea, of course, puis bacon et beans, là aussi il faut profiter ! Puis je charge Gypsy qui m’attend sagement dehors, sous sa bâche, je règle la note (un peu plus de 80 livres, quand même, tu comprend pourquoi j’ai abusé un peu des bonnes choses… Cette pause, un peu chère m’a été bénéfique, car il faut avouer que la perspective d’une nuit au camping, au bord de mer, avec le vent qu’il faisait hier soir, ne me tentait pas trop.

Aller, arrête de te plaindre, tu es en Ecosse !! Direction le phare de Duncasby,.
Point le plus haut du Royaume uni, ce phare est situé à quelques kilomètres du motel. 58° 38′ 40″ N, 3° 01′ 28″ O
Il a été construit pat l’ingénieur Ecossais David Alan Stevenson en 1924. C’est une petite tour carrée de 11 m de haut, avec une galerie ocre crénelée et une lanterne noire, attaché à la maison de gardien d’un seul étage construite en 2005 dans un plan de restauration de la station.

J’arrive sur le parking, juste derrière un groupe de motards. Après 300 mètres à pied, je découvre Duncasby Headstack. ou les piliers de Duncasby, des stacks proéminents juste au bord de la côte. Très impressionnant à voir ! Un des motards propose de me prendre en photo avec mon portable, échange de bons procédé !

Retour à la moto, direction John O’Groats pour « toucher » l’objet qui me fait rêver depuis 3 ans : son poteau indicateur des distances des grandes villes du monde !

Çà fait tout drôle de toucher son rêve ! D’ailleurs est-ce que je ne suis pas en train de rêver ?

Pour m’en assurer, je colle un sticker myadventurebike, bien que ce soit interdit, mais je ne m’en suis pas rendu compte, je suis en plein rêve j’te dis !
Le groupe de motards est là aussi, et je retrouve donc mon ami de tout à l’heure pour une photo réciproque.

Je reprend Gypsy pour me garer sur le grand parking, et j’en profite pour trouver quelques cadeaux. D’abord, une plaque souvenir, et un autocollant pour Gypsy, et une paire de boucles d’oreilles pour ma chère et tendre.

John o’ Groats 58° 38′ nord, 3° 04′ ouest (en gaélique Taigh Iain Ghròt) est un village du nord des Highlands, en Écosse. John o’ Groats est connu pour être le point extrême nord-est de l’île de Grande-Bretagne et est distant de Land’s End (à l’extrême sud-ouest) d’environ 1 400 , ce qui est la plus grande distance entre deux lieux habités en Grande-Bretagne.

C’est fait, on reprend la route ! Et quelle route ! Chaque kilomètre est différent ici, et le bonheur est omniprésent. A force d’en prendre plein les yeux, j’ai quelques larmes qui arrivent, pour humidifier mes globes auculaires, qui en ont bien besoin ! Autrement dit, je braie, comme on dit din ch’Nord !

Tout en suivant la côte, Un petit crochet s’impose encore : Dunnet Head, qui est le point le plus au Nord du Royaume Uni !!
Dunnet Head est également un site de nidification de nombreuses espèces d’oiseaux marins, et il est possible également d’y observer des orques et des phoques.

Dunnet Head, en écossais Ceann Dùnaid, est une petite péninsule du Royaume-Uni située à l’extrême nord de la partie écossaise de l’île de Grande-Bretagne. Sa pointe septentrionale, Easter Head, constitue le cap le plus au nord de cette île. Elle est située dans le comté de Caithness du council area de Highland.
« Can you take a picture of me please ? » Bah oui, je commence à m’y faire et à demander aux touristes !!

Fini de s’arrêter maintenant, il est temps de rouler car il est déjà 11h45 et je n’ai parcouru qu’une trentaine de kilomètres en 2 heures  !! Ce qui ne m’empêche pas de m’arrêter après 50 kilomètres avalés en 57 minutes pour « avaler » un délicieux muffin et un café au Costline Coffe Shop, au bord de la A836. Ce sera suffisant, rappelle toi mon petit déj à John O’Groats !

Et j’ai bien fait de prendre des forces, car, les choses sérieuses commencent… La route devient plus sinueuse, montagneuse, joueuse. Les paysages changent aussi et on entre maintenant dans une zone plutôt montagneuse. Il fait beau, presque chaud, et le jaune des bruyères en fleur se détache sur le bleu du ciel. C’est en traversant le pont de River Naver, toujours sur la A836, que je hume une odeur inconnue. Je ne l’ai jamais sentie, elle ne ressemble à aucune autre, et je me remplis les poumons : c’est le parfum de la Liberté  bien sûr ! Pour la première fois, je me sens en osmose avec moi, Gypsy et l’Ecosse.. Cà y est ! Tu vois, dans un voyage, quelqu’il soit, il y a toujours ce petit moment, hors du temps, sauf que là, je suis à plus de 1500km de chez moi, seul décideur de mon chemin, vraiment indépendant. C’est une drôle de sensation, je t’assure ! Si tu peux, fais le, n’hésite pas, pars ! N’importe où, mais pars, seul.

Ce que je ne sais pas , c’est que je vais encore en prendre plein les yeux, comme si j’en avais pas eu assez !

D’abord, ColdBackie, au Nord Est de Tongue. Une immense plage de sable, et ses 2 petites îles, inhabitées, appelées Rabbit Island ou eileanan nan Gall, sur lesquelles la légende veut qu’un navire chargé d’or pour Charles Edward Stuart, s’est échoué. Les îles sont populaires auprès des plongeurs et ont été utilisées dans le passé pour le pâturage.

J’y rencontre un couple d’Anglais, dans un superbe coupé Jaguar V12, vert anglais, of course… Lui est français et marié à une anglaise. Il a des jumelles et il observe la montagne, il me les prête pour me montrer des aigles. Fascinant. Surprenant aussi pour eux de voir un frenchie tout seul en moto ! « Tout seul, en camping ? Quelle aventure ! » Hé oui, quelle aventure ! Je me dirige maintenant vers un autre site qui me tenait à coeur, juste avant Tongue, et… plutôt qu’écrire, je te le laisse découvrir dans la vidéo, car c’est une de mes plus belles séquences !
Les paysages sont à couper le souffle, des montagnes à perte de vue, avec des hauteurs allant de 465 à un peu plus de 900 mètres, les nuages commencent à voiler le soleil, et peu à peu, les terres du Mordor apparaîssent. De grands et petits Lochs sont éparpillés.Je suis bien sur cette route qui semble descendre directement dans le vaste Loch Eriboll, dont je suis le tracé pour remonter vers Durness. Le soleil joue avec les nuages, mais je sens bien qu’il ne va pas gagner et que la pluie ne va pas tarder. En arrivant à Durness, pleine vue sur la côte et l’eau bleue de la mer de Norvège.

Mais j’y pense, j’ai pas encore eu de galère… Elle arrive justement à Durness, comme çà, à l’occasion d’un plein à Richard Mackay & Son Petrol Station. 2 motards sont devant moi, et le premier n’arrive pas à payer, car il faut mettre sa carte avant de se servir. Il me demande d’essayer, et bien sûr çà fonctionne… Il me laisse donc sa place et ils s’en vont. Je remplis mon réservoir, et je décide d’en profiter pour faire une petite pause. Je pousse Gypsy et la met sur sa béquille, sans me méfier du très mauvais béton défoncé de la station. Au moment de repartir, impossible de replier la béquille ! Le sol descend de mon côté droit, et je n’ai pas d’appui solide pour pencher la moto chargée. Si je le fais, je m’en prend une direct. Bien sûr, pas possible de passer une vitesse béquille sortie. J’avance donc un peu en me disant que je vais bien trouver un endroit stable, et bim, une plaque vient en butée sur la roue avant : plus possible d’avancer et le sol descend encore plus sur la droite ! Je reste donc comme un con pendant environ 5 bonnes minutes, quand je vois un motard, que je hèle en battant des bras ! Il arrive près de moi, béquille, non sans mal sa Triumph et je lui explique ce qu’il m’arrive. Je lui demande donc de me pousser en arrière pour que je rejoigne la plateforme des pompes, qui est bien plate. Il saisit donc mes 2 tubes de fourche et me pousse. Mon Sauveur !! Très con comme situation tu trouves pas ? Mais peut être tu as déjà connu çà !

Je repars donc, mi-amusé, mi-honteux, mais en tout cas, c’est une expérience de plus !
Je longe le Kyle of Durness , qui s’étend sur 9km, et la route se faufile entre le granit et l’eau.

La pluie tombe maintenant assez fort, et je décide de ranger la caméra, car, si la Gopro est étanche, la trappe spéciale pour brancher mon module son ne l’est pas (le problème est maintenant résolu!) et de m’arrêter au premier camping qui arrive, et ce sera à Scourie, qui dépendait du clan Mackay. Je n’ai parcouru que 220 km environ aujourd’hui, il est 17h44, mais j’en ai pris plein les yeux !

Après être passé au bureau, la responsable me montre l’endroit où je peux m’installer. Après avoir placé Gypsy et mis une cale sous la béquille, car le terrain est détrempé, je sors sa housse, que je positionne afin ouvrir mon sac mais aussi mettre mon casque et mes gants à l’abri ! Pas facile, car il y a du vent… Pour te situer un peu, la montagne de Quinag pointe à 808 m d’altitude et l’île de Lewis and Harris est en face. Plus près, l’île de Handa, qui est une réserve naturelle qui accueille des colonnies d’oiseaux.

Avec l’habitude, la tente est vite montée, et je décide de sortir un minimum d’affaires, juste de quoi me changer, une trousse de toilette et mes repas du soir et du matin. Je sacrifierai la douche du soir, on verra demain matin. En face de ma tente, il y a une grande pièce dans laquelle on trouve la laverie, mais aussi une bouilloire, un micro onde, et des lavabos pour la vaisselle : le grand luxe ! Tu n’imagines pas à quel point c’est appréciable, et je vais m’y réchauffer.

Quand tout à coup, un Viking entre dans la salle, avec PC et Gopro. Il est venu s’installer pour transférer ses fichiers, mais aussi recharger les batteries. Ce Viking, c’est Robert ! J’avais repéré sa Ténéré, à proximité de ma tente. Nous entamons une discussion, et j’apprends qu’il est Polonnais, mais qu’il vit et travaille près de Londres en tant que chauffeur routier. On parle voyage, et il me montre quelques vidéos de sa chaîne Youtube, avec notamment son voyage au Montenegro, mais aussi sa deuxième moto qui est une Harley, plus en rapport avec le personnage !! Régulièrement, il prend sa Ténéré et fait un tour d’Ecosse, histoire de se ressourcer !!

Bon, il est l’heure de manger, et je vais profiter du micro ondes pour réchauffer mes Beans et mes sardines.. Je met également mes batteries en charge, car c’est une des activités du soir : Trouver une prise !! Robert m’invite à boire une petite bière au bar du camping, et on continue de causer moto, voyage, mais aussi famille,etc… Il est presque 22h, Robert est fatigué, et moi également j’avoue. Il est temps d’aller se coucher. Dehors, la pluie a cessé, il fait 6° environ, on est au bord de la mer, je suis bien.

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